Étant l’une des invités vedettes au Forum de l’Innovation Made In Africa (Forima 2018), qui s’est tenu à Cotonou les 31 mai et 1er juin dernier, la rédaction de Setalmaa a rencontré Maureen Ayité, créatrice de la célèbre marque africaine de vêtement Nanawax. Evoluant dans l’univers de la mode et étant la première égérie et ambassadrice de sa propre marque, nous avons voulu savoir quel était son rapport avec le domaine de la beauté et cosmétique.
Après notre interview décalée avec les fondateurs du célèbre blog culinaire les gourmandises de Karelle sur leur rapport avec la beauté, c’est au tour de Maureen Ayité de partager avec nous le sien. Quel est l’importance de la beauté dans le business de Nanawax ? Quel est son rapport personnel avec la beauté ? A-t-elle un projet de créer sa propre marque de cosmétique à l’instar de certaines stars internationales qui s’y sont lancées ? Entretien.
C’est quoi votre rapport avec la beauté en tant que Maureen Ayité et pas en tant que Nanawax ?
En tant que Maureen Ayité en général je ne me maquille pas. Je touche au maquillage que lorsque j’ai des évènements ou des shootings à faire. Autrement, je ne suis pas du tout quelqu’un qui se maquille.
Avec une peau 0 défaut, 0 bouton, quels produits de soins utilisez-vous au quotidien ?
Tous les jours, des femmes me posent cette question sur mes différents réseaux sociaux mais sachez que je n’utilise rien.
J’ai quand même quelques boutons de temps en temps mais oui, j’ai la chance d’avoir une peau nette.
Cependant, même avec une peau sans grandes imperfections, il faut savoir que je n’ai pas de produits spécifiques pour mon visage. Tous les jours, des femmes me posent cette question sur mes différents réseaux sociaux mais sachez que je n’utilise rien. Je n’ai même pas un démaquillant, je lave juste mon visage avec du savon. Et c’est pareil pour mon corps, je ne mets rien. Je ne mets jamais de pommade par exemple. Je n’ai donc pas de routine pour mon visage ni pour mes cheveux d’ailleurs. J’utilise le beurre de karité, mon allié beauté au quotidien et dans mes nombreux déplacements.
La beauté et le maquillage dans le business de Nanawax …
Nanawax représente la femme. La femme travailleuse et sophistiquée. La femme qui ne se camoufle pas derrière un contouring ou une surcharge de maquillage. La femme naturelle et coquette sans maquillage d’abord. Ensuite le makeup ne viendra que la sublimer davantage. J’ai moi-même fait des shooting pour Nanawax sans maquillage. C’est donc indispensable la beauté au naturel de la femme dans l’identité de la marque Nanawax.
Ensuite, lorsque je fais des castings pour trouver des modèles pour Nanawax, le poids et la taille des candidates m’importent peu. Qu’elles fassent 1,30m ou qu’elles portent 3XL, le plus important pour moi est qu’elles aient une peau nette, qu’elles mettent en valeur la tenue Nanawax et que des femmes s’identifient à elles. Le maquillage encore une fois, ne s’y rajoute que pour les sublimer.
Et en parlant de maquillage, je ne m’y intéressais pas trop avant mais le business de Nanawax impose que je m’y mette. Depuis un an donc, j’essaie de m’acheter des produits makeup et de me maquiller moi-même car à la base, je faisais appel à des maquilleuses que je payais à chaque shooting ou évènement. Aujourd’hui, pour certaines sorties ou évènements, je me débrouille seule.
Maintenant que vous vous êtes mise au maquillage, y mettez-vous un gros budget?
Je ne suis pas la beauty addict qui dès qu’un produit sort, se l’achète.
200€ en maquillage dans l’année et on m’en offre beaucoup aussi. Quand j’achète un fond de teint, tant qu’il n’est pas fini, je n’en rachète pas. Je ne suis pas la beauty addict qui dès qu’un produit sort, se l’achète. Non. Si mon Concelear tient un an, je le garde jusqu’à ce que je l’épuise. Je ne suis pas non plus une testeuse de produits : quand un produit me va, je l’utilise et quand c’est fini, je rachète le même. Je ne me retrouve pas ainsi avec dix milles produits à tester ou à utiliser.
Des produits phares ?
Avant j’achetais le fond de teint de MAC Cosmetics et dès que ça finissait, j’en rachetais. Puis j’ai découvert celui de la marque Huda Beauty et c’est celui que j’utilise depuis 4 mois. Il me va mieux que le Mac donc certainement je vais m’en procurer encore.
Ensuite il y aura peut-être les fards à paupières et c’est quand Huda Beauty a sorti sa palette que j’ai acheté la première palette de ma vie. La deuxième que j’ai aujourd’hui m’a été offerte par la marque Black Up il y a quelques jours. Puis c’est tout. Ah si : le beurre de karité bien sûr !
Y a-t-il des marques qui viennent de manière très ouverte vous proposer de tester leurs produits pour ensuite en parler à votre communauté ?
Il y a des marques qui le font souvent mais je refuse à chaque fois parce que moi, je ne fais pas la pub pour faire la pub. Je fais la pub quand un produit est très bon. On me propose même de me rémunérer pour que je dise qu’un produit est bon alors que je ne l’ai jamais testé. Donc ça ne m’intéresse pas.
“En résumé, je fais de la pub sur un produit que lorsque j’aime et que c’est bon mais pas parce qu’on me l’a demandé.
Là par exemple, la marque black up m’a offert des produits et ils ne m’ont pas demandé de leur faire une publicité ou quoique ce soit. Mais si au bout de quelques semaines je trouve que c’est parfait, c’est une palette que j’aime et que quelqu’un me demande mon avis, je lui répondrai sans hésiter que je l’ai utilisé et que c’est super bien. Et si ce n’est pas bien, j’en parle pas.
En résumé, je fais de la pub sur un produit que lorsque j’aime et que c’est bon mais pas parce qu’on me l’a demandé.
Lors de votre dernier événement au Kenya, vous avez eu une collaboration avec Mac Cosmetics, est-ce que demain vous vous imaginez être l’égérie d’une grande marque de cosmétique comme le sont devenues certaines femmes artistes, entrepreneures, écrivaines …?
Oui c’est possible mais je n’y pense pas. Ce n ‘est pas dans mes projets mais ça peut arriver parce qu’on vit dans un monde d’opportunités. Peut-être que demain je serai l’égérie de …
Et vous même créer votre marque de cosmétique vu que toutes les stars s’y mettent …
Mais non, je ne suis pas une star (Rires…) Mais ce n’est pas mon truc. En tout cas pour l’instant ça ne l’est pas. On ne dit jamais “jamais” mais je ne me vois pas dans les cosmétiques. Je me vois plutôt dans l’immobilier et la mode mais pas dans les cosmétiques.
Et comment trouvez-vous ce boom observé dans le domaine de la beauté et cosmétique ces 2 dernières années en Afrique francophone (création de marque de maquillage, capillaires, …) ?
D’un côté c’est très bien, ce sont de belles initiatives. Et d’un autre côté cela me fait un peu peur car ce n’est pas super réglementé. Des gens se lèvent, achètent du maquillage en Chine ou dans d’autres pays, mettent leur nom dessus et disent “J’ai sorti ma marque de maquillage ou capillaire”. Rien ne prouve que ça été testé en laboratoire et que les produits sont sains. Cette absence de réglementation me fait terriblement peur pour des produits destinés à être appliqués sur des zones aussi sensibles que la peau et les cheveux.