La cosmétique verte est une approche de la beauté qui se veut plus responsable et plus éthique. Aujourd’hui, elle est au centre des préoccupations à cause de la surexploitation des ressources naturelles de notre planète. Dans cet article, on fait un zoom sur la cosmétique verte, sur ses enjeux et sur les possibilités de la mettre en place en Afrique afin de prendre part aux actions mondiales mises en place pour préserver la biodiversité et lutter contre les changements climatiques.
Sommaire
ToggleQu’est ce que la cosmétique verte ?
Le secteur des cosmétiques a toujours été associé à de nombreuses causes telles que le développement des coopératives rurales ou encore la valorisation de nos terroirs locaux. Avec la cosmétique verte, le domaine de la beauté peut avoir un nouvel impact qui s’avérera salvateur pour la planète. En effet, cette approche vise à réduire tous les risques toxicologiques et environnementaux liés à la production de cosmétiques. Un produit green beauty doit donc réunir de nombreux critères dont voici quelques uns : être d’origine naturelle, avoir été produit de façon éthique, disposer d’un packaging tout aussi éthique et respectueux de l’environnement. Ainsi donc, la cosmétique verte va bien au-delà de la simple sélection d’ingrédients naturels et il ne suffit pas de se dire eco-friendly pour être une marque de cosmétique verte.
La cosmétique verte en quatre points
Vous l’aurez compris, la cosmétique verte est une approche qui impacte de façon durable l’ensemble de la chaîne de valeur depuis le choix des ingrédients jusqu’à la satisfaction des attentes du consommateur final. Découvrons-là en quelques points.
Une sélection d’ingrédients naturels
Le choix des ingrédients est le premier pas vers une cosmétique verte. Ceux-ci doivent être des ingrédients naturels. Néanmoins, un produit naturel peut également avoir un impact néfaste sur l’environnement. En Inde et en Malaisie par exemple, la production d’huile de palme a souvent été l’objet de controverses à cause d’éventuelles conséquences sur l’écosystème et la déforestation. Si vous désirez activement être un acteur de la cosmétique verte, les matières premières labellisées sont votre meilleure option. Le label Ecocert par exemple est l’un de ces labels gage de qualité qui fournit la certification COSMOS.
Des méthodes de production respectueuses de l’environnement
Même les matières d’origine naturelle peuvent être produites via des méthodes très intensives. L’usage du pesticide dans la culture ne fait pas l’unanimité à cause de son impact sur l’environnement. L’engagement de la cosmétique verte consiste aussi à privilégier un mode de production ou de culture plus responsable. L’agriculture biologique et l’agriculture raisonnée sont des alternatives à promouvoir et mettre en place en Afrique. Ces formes d’agriculture sont des leviers à actionner car la cosmétique verte valorise les éléments naturels dont la production n’a pas conduit à un usage intensif d’intrants ou à la dégradation du sol.
La logistique pour une cosmétique verte effective
Une logistique plus responsable est un ingrédient fondamental de la cosmétique verte. En effet, certaines matières premières viennent de loin, ce qui a un impact environnemental. Par exemple, selon la CMA-CGM, un porte-conteneurs moderne émet environ 30 grammes de CO2 par kilomètre par container de 6,1 mètres. C’est énorme. Privilégier des ingrédients locaux permet donc de réduire l’impact environnemental de la cosmétique.
Un packaging plus vert
La pollution plastique est un enjeu écologique majeur de notre siècle. En Afrique, les emballages plastiques abandonnés sont la cause de problèmes dont nous sommes tous conscients. Les acteurs de la cosmétique se doivent d’agir en jouant sur les points suivants :
- Limiter ou éliminer le suremballage ;
- Concevoir des emballages qui utilisent moins de plastique ;
- Privilégier le plastique d’origine végétale, biosourcé et biodégradable ;
- Opter pour des plastiques recyclés et recyclables ;
- Produire et commercialiser des gammes de cosmétiques solides
- Faire de la recherche et du développement;
- Innover dans la conception du packaging
Mais voilà, est-ce que cette approche de la beauté est effective en Afrique ?
La cosmétique verte, déjà une réalité en Afrique ?
Même si de nombreuses marques made in africa ne commercialisent que des cosmétiques naturels et/ou bio, le concept de cosmétique verte n’y est pas encore appliqué dans son intégralité. Ces structures telles que Natur’Derm, Akoya Hair, Marie Diallo ou encore O’naturell sont des entreprises à féliciter. Elles se démarquent des concurrents en initiant leur clientèle à une nouvelle façon de prendre soin de soi, une façon respectueuse de l’environnement. Rappelons qu’un produit bio n’est pas forcément naturel mais que l’inverse est possible. Une distinction plus précise entre ces deux types de cosmétiques se trouve dans un article rédigé par la rédaction et à découvrir ici.
Marques bio ou pas, des réflexions ont heureusement déjà eu lieu autour du sujet de la cosmétique naturelle en Afrique. Au Gabon par exemple, le One Forest Summit s’est tenu le 02 Mars 2023. Cet événement a réuni un parterre de personnalités autour du sujet suivant: « Préserver la biodiversité en Afrique Centrale par la cosmétopée ». Notons que la cosmétopée est un concept développé depuis une dizaine d’années par Cosmetic Valley. Elle consiste à valoriser les richesses naturelles et les usages cosmétiques traditionnels afin de les conserver, les documenter et enfin bâtir autour d’eux un secteur porteur de croissance économique.
Cette approche innovante recourt aux ingrédients naturels et aux pratiques ancestrales tout en respectant les droits et les cultures des peuples indigènes, la préservation des ressources ainsi que la diversité biologique. C’est une excellente réponse aux attentes des consommateurs qui recherchent des produits naturels, éthiques et écologiques. Une nouvelle façon d’envisager le secteur qui propulsera l’usage des procédés de la cosmétique verte en Afrique.
A l’issue du One Forest Summit, la Cosmetic Valley a annoncé la mise en place d’un financement de 500 000 € pour l’étude de la cosmétopée forestière du bassin du Congo. Le Gabon pourrait donc devenir un précurseur dans l’usage responsable et la préservation des ressources naturelles dans le secteur beauté en Afrique.
En conclusion
La cosmétique en Afrique est un marché plus que prospère. Encore aujourd’hui, il existe un engouement autour des produits de nos terroirs locaux, mettant l’Afrique sur la liste des régions les plus riches du monde. La surexploitation des matières premières dans le secteur de la beauté est rapidement devenu une réalité sur le continent. Néanmoins, avec la cosmétique verte, l’Afrique pourrait proposer un nouveau mode de production. C’est en effet la promesse de préserver les ressources tout en fournissant des produits d’une grande qualité. L’heure est au vert, il est temps que des décisions soient prises afin de réguler le milieu, de labéliser les marques et les produits qui le méritent. Ainsi, nous pourrons officiellement prendre part aux actions mondiales, mises en place pour protéger la terre.