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Santé et beauté au Sénégal : Mariétou Diouf ou celle qui vise le monde via “le made in Africa”

Elle va à la recherche de denrées naturelles en Afrique, les transforme sur le continent et les commercialise à travers le monde entier. Elle c’est Mariétou Diouf.  Après 7 années passées dans le monde de la finance en France puis au Canada, Mariétou se lance dans la transformation de produits naturels en Afrique. “Serial entrepreneure”, déterminée et passionnée, elle nous livre les éléments clés de son parcours, sa reconversion et son entreprise Etounature.

 

Mariétou Diouf- fondatrice Etounature. Cc : Setalmaa
Mariétou Diouf- fondatrice Etounature. Cc : Setalmaa

 

Son bac scientifique en poche en 1998, Mariétou Diouf quitte Dakar pour Paris afin d’y poursuivre ses études supérieures. Diplômée en finance internationale à Paris 13 Villetaneuse, elle fait ses premiers pas dans le milieu professionnel à la banque d’assurance AXA France, pendant une année. Aventurière, Mariétou change de pays d’accueil et s’installe au Canada. Pendant 6 ans, elle y travaille en tant qu’analyste financière chez un des leaders de la distribution de médicaments au Canada et rejoint des coopératives canadiennes dont les projets sont tournés vers l’Afrique.

“Entre 2011- 2012, je vivais au Burkina Faso dans le cadre d’une mission. Là-bas j’ai appris et fait des rencontres qui m’ont poussée à me lancer”. En effet, en 2013, Mariétou Diouf rentre définitivement au Sénégal et crée Etounature, une entreprise qui transforme et commercialise des produits naturels alimentaires et cosmétiques.

Avec un site e-commerce classé 3ème par le rapport d’Emmanuel Bocquet sur les 60 sites e-commerce au Sénégal et 2 boutiques physiques à Dakar, Etounature existe depuis 4ans maintenant et compte 7 salariés.

 

Comment passe-t-on de cadre dans le domaine de la finance à la création d’une entreprise de produits naturels alimentaires et cosmétiques ?

La passion. Je pense que c’est la passion qui donne envie et qui crée les conditions d’un déclic. Cette question m’est très souvent posée. Je pense que dans le monde où nous vivions, il faut faire ce qu’on a envie de faire et pas ce que la société ou les autres nous obligent à faire. J’ai fait de grandes études comme tout le monde mais à un moment donné, j’avais besoin de quitter la finance et me consacrer à ma passion. Je me suis posée les bonnes questions et j’ai aussi eu des parents qui m’ont soutenue. Ils me répétaient sans cesse, “vas-y, vas faire ce qui te fait vibrer”. Cela m’a motivée et boostée. Et c’est une décision personnelle dure à prendre. On quitte son confort pour se lancer dans le vide dans un contexte qu’on ne maîtrise pas forcément. Oui je suis sénégalaise mais je ne connaissais pas l’environnement de travail du pays quand j’ai pris cette décision mais j’ai cru en moi et en mon projet. J’ai foncé.

 

Comment l’idée de créer Etounature vous est venue ?

Tout est parti d’un constat que j’ai fait au Burkina Faso. Je voyais des femmes travailler avec des produits et matériaux naturels pour faire du beurre de Karité. Je me suis dit pourquoi pas moi, pourquoi pas nous au Sénégal, on ne pourrait pas faire la même chose. J’ai donc décidé d’apprendre de ces femmes-là dans un premier temps et me former en cosmétique naturelle par la suite pour avoir les bases, transformer les produits bruts en produits finis et vendre.

 

Quelle est la machine, chaîne de valeur derrière Etounature (trouver les produits, livraisons, …)

Nous avons un process basé sur un réseau. Etounature travaille avec des groupements de femmes au Sénégal et dans la sous-région Afrique francophone. Ils nous fournissent les matières premières que nous transformons ici au Sénégal pour fabriquer les produits naturels de notre catalogue. Ces produits sont ensuite vendus dans nos deux boutiques situées à Dakar et sur notre site internet bien sûr.

 

Comment arrive-t-on à être le 3ème site e-commerce le plus visité en matière de santé, bien-être et beauté au Sénégal?

Par le souci du détail dans les informations que nous fournissons aux clients sur nos produits naturels. En effet, sur notre site e-commerce et dans nos boutiques, ce n’est pas juste des produits que nous écoulons. Nous fournissons des informations précises et détaillées à nos clients. Nous leur expliquons au détail près les bienfaits et caractéristiques de tel ou tel produit naturel. Cela signifie que nous passons beaucoup de temps à produire du contenu sur les produits que nous commercialisons en ligne, à assurer ainsi un meilleur référencement de notre site. Et c’est un travail très dur. Je suis très investie dans ce domaine et nous faisons tout notre possible pour que nos produits soient dans les top réponses de Google.

 

Mariétou Diouf cc : Setalmaa
Mariétou Diouf cc : Setalmaa

 

Pourquoi avoir visé toute l’Afrique dès le début et pas le Sénégal dans un premier temps ?

 

Ma priorité en quittant mon travail dans la finance, était de travailler pour l’Afrique, entre Africains et c’est ensemble qu’on arrivera à montrer au monde entier nos trésors naturels.

 

D’abord par pragmatisme et pour des raisons géographiques et culturelles. Entre le Sénégal et la sous-région ouest-africaine, nous avons des produits naturels qui se ressemblent et dont nous connaissons (presque)  tous les bienfaits. Si je parle de bissap ou de baobab, l’Ivoirien, le Sénégalais, le Malien connaîtront. Ce qui ne sera pas le cas pour un Brésilien, Mexicain ou autre. Je voulais profiter de cet acquis d’abord et m’ouvrir au monde ensuite. De plus, ma priorité en quittant mon travail dans la finance, était de travailler pour l’Afrique, entre Africains et c’est ensemble qu’on arrivera à montrer au monde entier nos trésors naturels.

 

Le domaine de la cosmétique dans lequel vous évoluez est-il valorisé, pris au sérieux au Sénégal ?

Timidement, mais le regard sur le domaine de la beauté et cosmétique commence à évoluer. Avant, les gens affirmaient que c’est toujours mieux d’acheter un produit qui vient de l’Europe qu’un produit fabriqué localement. Le beurre de karité que l’Occident prend aujourd’hui pour un produit miracle, nous, nous l’utilisons depuis notre naissance. Aujourd’hui, ils se posent les bonnes questions et se demandent, pourquoi ne pas utiliser nos produits locaux. Les mentalités commencent à changer et l’information se propage de mieux en mieux. Par ailleurs, ce qui est drôle au Sénégal, c’est que le domaine de la beauté et cosmétique est un secteur porteur mais de nombreux Sénégalais ne le voient pas comme un business qui rapporte et cela nous arrange bien d’ailleurs. S’ils croient que ce n’est pas rentable et que de notre côté, nous y trouvons notre compte, c’est tant mieux.

 

Le beurre de karité que l’Occident prend aujourd’hui pour un produit miracle, nous, nous l’utilisons depuis notre naissance

 

Comment vous avez-vous intégré la plateforme made in Sénégal?

https://www.facebook.com/Etounature/videos/1596189680394482/

 

Au Sénégal, lorsqu’on crée une entreprise, vous avez la possibilité de vous enregistrer dans certaines agences de l’Etat qui accompagnent les entrepreneurs. Pour ma part, dès le début de l’aventure avec Etounature, j’ai été encadrée par l’ADEPME  , l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises et l’ASEPEX, l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations Comme j’ai suivi leur programme, l’intégration à la plateforme était une continuité de l’accompagnement que ces agences nous fournissaient.

 

Vos projets à long terme : comment voyez-vous Etounature d’ici 5, 10 ans ?

Notre objectif d’ici quelques années, c’est réussir à faire connaître nos produits sénégalais et africains au niveau international. C’est montrer au monde entier qu’on peut, depuis l’Afrique, produire, transformer et industrialiser nos produits naturels locaux. C’est pouvoir fournir des conteneurs de produits de qualité lorsqu’Auchan, Carrefour ou autres groupes de grande distribution, recherchent un produit Etounature.

 

 

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