Ces trois dernières années, il y a eu un véritable boom du domaine de la beauté – maquillage et soins des cheveux et du corps – au Sénégal. De nombreux sites e-commerces ont vu le jour. Les émissions sur le maquillage crèvent l’écran. De nouvelles marques de produits cosmétiques naturels prennent davantage de place sur le marché et les maquilleuses professionnelles, communément appelées “make-up artists” deviennent de plus en plus nombreuses. Voici 11 make-up artists sénégalaises que vous devez absolument connaître. Cette liste n’est pas exhaustive – et sera mise à jour régulièrement– mais présente des professionnelles qui ont fait l’unanimité. Certaines sont diplômées et avec une reconnaissance nationale et internationale et d’autres sont autodidactes et ont fait l’unanimité auprès des clients et des pionnières du milieu.
Khady Niang Diakhaté
Allons au fait : c’est la “papesse” des make up-artists au Sénégal. Pour vous donner une idée de cette réalité, supposons qu’il existe une coupe du monde des make-up artists où le Sénégal est qualifié et doit choisir un (e) et un (e) seul(e) maquilleur(e) professionnel (le). Tous les regards se tourneront vers Khady Niang Diakhaté pour représenter le pays de la Téranga dans cette compétition internationale. Toutes les bouches prononceront son nom. Tous les doigts “tagueront” sa page sur les réseaux sociaux. Toutes ses paires la désigneront sans aucun doute. Et c’est ça Khady Niang Diakhaté : la pionnière du maquillage professionnel au Sénégal reconnue au niveau national et international pour son expérience, la qualité de son travail, sa crédibilité, sa générosité dans le partage de son savoir et enfin sa vision du maquillage professionnel en Afrique.
Experte comptable de formation, Khady Niang décide de changer de parcours scolaire pour suivre sa passion : le maquillage professionnel. Après une formation à Paris puis aux États-Unis, la jeune femme rentre à Dakar avec ses diplômes de make-up artist pour y exercer. Une fois au pays de la Téranga, elle enchaine les projets, opportunités et succès. Elle pose ses premières valises dans de grands médias sur le continent (TFM puis A+), se plonge dans le cinéma en qualité de make-up artist dans le film Timbuktu de Abderrahmane Sissako, se dandine dans la publicité et enfin crée son école de formation African Makeup Academy ( ex Red Lips Beauty) qui aujourd’hui, forme des jeunes femmes venant de toute la sous-région ouest-africaine. Elle n’a pas encore fini : “Je veux conquérir tout le continent africain”, nous disait-elle dans cette interview accordée à notre média il y a quelques mois.
Nogaye Ndiaye Mourgaye
C’est le profil type à citer partout au Sénégal et en Afrique lorsqu’on parlera d’entrepreneuriat. Nogaye Ndiaye Mourgaye Gaye fait partie des professionnels qui connaissent le domaine de la beauté au Sénégal sur le bout des doigts.
Titulaire d’un bac scientifique, Nogaye intègre la filière SVT à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Convaincue que ce n’est pas à la FAC qu’elle s’épanouira, la jeune femme s’inscrit en commerce international à l’ISM de Dakar tout en travaillant comme hôtesse et agent marketing chez Philippe Moris. C’est le début d’une carrière dans le marketing chez Marlboro puis la Fontaine.
Pendant qu’elle était employée dans ces grandes entreprises du continent, Nogaye avait ouvert une première onglerie qu’elle gérait en plus de son travail prenant. Cela ne fut pas un succès. Elle découvre ainsi la difficulté de confier son business à des tiers, apprend beaucoup de cette première expérience ratée et poursuit son chemin. Quelques années plus tard, l’entreprise la Fontaine ferma ses portes. La jeune femme décide de se lancer cette fois-ci dans la création de sa propre entreprise: Ongle mania est née. Elle enchaine en parallèle des formations à l’étranger sur le maquillage professionnel et le stylisme ongulaire. De plus, dans sa nouvelle aventure, elle met en pratique toutes ses compétences acquises tout au long de son parcours en entreprise.
Aujourd’hui, Nogaye Ndiaye Mourgaye est à la tête d’OngleMania Sénégal, sa chaine d’onglerie et de Fantaisika, nails and beauty academy, son école de formation en maquillage professionnel et en stylisme ongulaire. Ses réalisations en matière de make-up sont remarquables pour leur finesse et leur rendu artistique. Et ce, en maquillage de cérémonie comme en maquillage artistique pour le cinéma ou les clips.
La passion, le travail, la capitalisation sur l’humain, la vision et le sens des affaires, c’est ce que Nogaye a combiné pour mettre en place de telles structures. Bien sûr qu’elle voit grand. Si sa chaine d’onglerie est appelée “Ongle Mania Sénégal”, c’est que cette entrepreneuse aguerrie compte bien s’attaquer à d’autres pays du continent.
Marième Ngom
Coiffeuse autodidacte et maquilleuse professionnelle formée à African Makeup Academy (ex Red Lips Beauty), l’école de formation créée par Khady Niang Diakhaté, Mariéme Ngom est make-up artist depuis 2013. La jeune femme, plus connue sous le nom de Maringo sur les réseaux sociaux a fait ses premiers pas dans le maquillage lors du tournage de la première saison de la série “C’est la vie” sur la chaine A+.
“Une passion dévorante”, c’est avec ces mots que Marième décrit son histoire avec le maquillage. “J’ai fait une formation en Marketing et je suis déléguée médicale de formation mais j’ai préféré tout arrêter et suivre ma passion, en faire mon métier, avec une exigence de qualité et des défis personnels que je me lance au quotidien”, affirme-t-elle.
Dans un environnement sénégalais où des make-up artists naissent tous les jours, Maringo sort du lot grâce à un regard artistique aiguisé par son immersion dans le cinéma, sa double compétence – coiffeuse et maquilleuse – et l’avantage d’être formée par la pionnière du maquillage professionnel au Sénégal. “De plus, j’aime embellir et pas dénaturer”, conclut Marième.
Dans un futur proche, Maringo souhaiterait qu’il y ait de grandes écoles de maquillage au Sénégal pour davantage professionnaliser et valoriser ce métier. De son côté, d’ici 5, 10 ans, Maringo voudrait approfondir ses compétences, former des jeunes passionnés du métier et enfin s’ouvrir à l’international.
Coumba Diokhané aka Beautybycoumba
Elle est considérée comme l’une des meilleures make-up artists autodidactes sénégalaises. Ingénieure en biotechnologie de formation avec une spécialisation en marketing et produits cosmétiques, Coumba Diokhané aka BeautyByCoumba a toujours été attirée par le maquillage. C’est ainsi qu’elle s’est formée seule, sur YouTube, via des vidéos de maquilleuses de renommée. Son entourage était convaincu de son talent et la poussait à se lancer. De nature prudente, la jeune femme préfère s’adonner à une pratique intensive – sur elle d’abord puis sur d’autres femmes – avant de sauter le pas définitivement.
Petit à petit, les prestations de maquillage occupent son temps libre. Elle finit donc par quitter son emploi dans une société dakaroise pour se consacrer pleinement au maquillage. Et cela a payé. La clientèle sénégalaise est conquise! Elle a complètement adopté le style de BeautyByCoumba : un maquillage naturel, simplissime et beau. Et la célèbre créatrice de la marque Nanawax, Maureen Ayité, pleinement satisfaite de la prestation de Coumba, avait fait un post sur Instagram indiquant son désir de se faire maquiller par BeautyByCoumba le jour de son mariage.
Ndeye Fatou Mbaye
Plus connue sous le nom de Thithia sur les réseaux sociaux, Ndeye Fatou, diplômée en marketing et communication est make-up artist depuis plusieurs années. Pour elle, travailler dans le domaine de la beauté fut une évidence. “J’ai toujours été une adepte de la beauté et de tout ce qui touche à l’image. Très tôt, je me suis intéressée au maquillage”, raconte-t-elle.
Ndeye Fatou a appris à se maquiller sur elle-même. Lorsqu’elle a commencé à “avoir la main”, elle reçut de nombreux compliments de ses amies et proches sur le maquillage qu’elle portait. Très vite, les clientes venaient d’un peu partout pour se faire maquiller. “Je le faisais avec plaisir et de bouche à oreille, je recevais beaucoup d’appels où des gens me demandaient de les maquiller”, explique-t-elle. Tout naturellement, Thithia à commencé à rémunérer ses prestations et l’aventure débuta ainsi. Aujourd’hui, Ndeye Fatou Mbaye a ouvert son studio : Precious hands.
Pour se différencier de la multitude de make-up artists du domaine, Ndeye Fatou brandit son professionnalisme et son désir de vouloir s’améliorer sans cesse comme atouts majeurs. Dans un avenir proche, la jeune femme estime qu’il y aura davantage de maquilleuses professionnelles sur le marché sénégalais. “Le métier commence à avoir de l’ampleur au Sénégal même si beaucoup n’ont pas compris. Il faudra plus de recherches et patience pour celles et ceux qui souhaiteront l’exercer”. Quant à elle, elle se voit exceller dans le métier, ouvrir une école de formation qui allie maquillage professionnel et esthétisme, sa formation d’origine.
Jessica Manuella
Togolaise résidant au Sénégal, De SOUZA Jessica Manuella Kekeli Essi de son vrai nom, est maquilleuse professionnelle autodidacte. Déjà plébiscitée par les meilleures make-up artists du milieu, la jeune femme est arrivée à Dakar après son BAC scientifique obtenu à Lomé. Au pays de la Téranga, elle décroche une licence en Management des entreprises à l’ISM de Dakar puis un Master 2 professionnel en Comptabilité et Gestion Financière au CESAG.
Jessica embrasse ce métier de make-up artist avec une approche atypique. Depuis toute petite, la jeune femme dessine, peint et bricole. En grandissant, à force de regarder des tutoriels sur Internet, elle finit par prendre goût au maquillage. “J’ai donc voulu associer mes trois passions d’enfance, au maquillage. D’où l’utilisation de la peinture dans mes œuvres”, indique-t-elle.
L’art et la créativité sont les forces de Jessica par rapport à la concurrence. Elle retrouve dans le maquillage artistique, la possibilité de laisser libre cours à son imagination et de réaliser des choses inattendues. “Je ne me limite pas au maquillage de cérémonie, au contraire j’essaie de développer mon esprit créatif d’où les maquillages artistiques que je partage sur les réseaux sociaux”, précise-t-elle.
Sur son métier, Jessica porte un regard optimiste sur les prochaines années. “Avec le développement de la mode et du cinéma, le métier de make-up artist s’imposera davantage en Afrique”, affirme-t-elle. D’ici là, elle a pour objectif de nourrir sa passion, voyager à travers le monde, apprendre sans cesse et s’imposer.
Fabee Aly
A 22 ans, elle était déjà présidente, fondatrice de l’institut Fabee Aly, un espace de vente de produits de beauté, d’accessoires de mode et un lieu de prestations de maquillage. C’est par la vente que la jeune femme a débuté son business autour de la beauté. En effet, à 16 ans déjà, Fabee vendait des bijoux et vêtements. En parallèle de son activité de commerce, elle maquillait des femmes à certaines occasions. “J’ai commencé à maquiller dès mon adolescence, mais j’avais peur de me lancer car je voulais d’abord terminer mes études. Puis un moment, ma passion pour le maquillage étant plus forte, j’ai tout arrêté pour m’y consacrer à plein temps”, raconte-t-elle. Elle a ensuite suivi une formation pour devenir make-up artist et se professionnaliser.
Sa valeur ajoutée par rapport à la concurrence, c’est ce qu’elle appelle sa touche personnelle : cette impression de ressemblance entre elle et ses clientes à la fin de chacune de ses prestations.
Quant à l’avenir de son métier au Sénégal, Fabee pense que le milieu va davantage être saturé. “Aujourd’hui, tout le monde est make-up artist et je crois que dans un futur proche, cela va davantage évoluer. Je souhaite que ça soit dans le bon sens, c’est à dire avec de vrais professionnels”, affirme-t-elle. Concernant sa carrière, la jeune femme se voit déjà diriger d’autres instituts de beauté, former d’autres make-up artists et devenir un mentor dans le monde du maquillage professionnel. “Je ne veux pas tout simplement maquiller les gens et les laisser partir, j’ai quelque chose à aller chercher avec elles au delà du maquillage”, conclut-elle.
Nafissatou Cissé aka Encee beauty
Diplômée d’un Bachelor en commerce international, Nafissatou Cissé est née et a grandi en France avant de partir vivre quelques années à Londres. Récemment, elle a posé ses valises à Dakar. Le maquillage est devenu plus qu’une passion pour cette jeune femme : c’est une addiction. “J’aime le monde de la beauté et j’ai toujours voulu y travailler. Et même lorsque j’étais étudiante, je travaillais chez Sephora”, raconte-t-elle.
Les nombreux compliments qu’elle recevait sur son propre maquillage l’ont poussée à se lancer officiellement. Très vite, des femmes lui ont confié leur visage. Celles-ci sortaient émerveillées de la prestation de Nafy. Les retours positifs de ses clientes la poussèrent à maquiller davantage de femmes. “Par contre, à chaque fois que je maquille une personne, j’ai une forte appréhension car je tiens à ce que toutes mes clientes ressentent un fort sentiment de confiance en soi après avoir vu le résultat sur elle”, confie-t-elle.
La multiculturalité, c’est la force de Nafy dans la vie en général mais aussi par rapport à la rude concurrence qu’elle a trouvée sur Dakar. Cela se ressent dans sa pratique et conception du maquillage. “. Par exemple, j’ai remarqué qu’au Sénégal, en matière de maquillage, la tendance est de vouloir absolument “matcher” la couleur de sa tenue avec la couleur de son fard à paupières. On se retrouve donc avec un maquillage arc-en-ciel et une tenue arc-en-ciel. Le fait de comprendre cela est un plus pour moi par rapport aux autres make-up artists”, explique la jeune fille. Pour Nafissatou, le maquillage doit dépendre de l’humeur, de l’envie et de l’effet qu’on veut donner et non pas forcément de la couleur des vêtements que l’on porte. Et ces connaissances basiques ne sont pas à la portée de tous les make-up artists.
Aujourd’hui, c’est compliqué depuis Dakar d’obtenir le dernier fond de teint ou le dernier rouge à lèvres sorti sur le marché.
Dans les prochaines années, Encee beauty aimerait voir des changements profonds et rapides dans le domaine de la beauté en Afrique francophone. Cela passera obligatoirement par l’arrivée de plus de grandes marques de cosmétiques dans les capitales africaines francophones. “Aujourd’hui, c’est compliqué depuis Dakar d’obtenir le dernier fond de teint ou le dernier rouge à lèvres sorti sur le marché”, remarque Nafy. “Certes, tout le monde n’a pas le pouvoir d’achat mais il y a quelques personnes qui l’ont et qui sont obligées d’attendre leur prochain voyage à l’étranger pour pouvoir se les procurer. J’aimerais que tout cela change”, conclut-elle.
Pour la suite de son aventure, Encee beauty avait confié il y a quelques années souhaiter travailler à temps plein dans le milieu de la beauté et pouvoir enfin vivre de sa passion. “Aujourd’hui je ne vis pas de cette activité de make-up artist, j’ai un travail à côté. D’ici 5 ans-10 ans, j’aimerais y travailler et en vivre pleinement. Et même si je ne gagne pas ma vie en tant que maquilleuse professionnelle, j’aimerais au moins travailler dans l’industrie du maquillage, de la beauté et cosmétique”, précisait-elle. Avant de s’installer à Dakar, Nafy était assistante chef de produit dans l’électronique alors qu’elle a toujours voulu le même poste mais dans le domaine de la beauté. “Je travaille pour y arriver. Et si je n’ai pas ce poste, je le créerai moi même”, terminait-elle.
Binette Diandy
Après un cursus en droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Binette Diandy, plus connue sous le nom de Louisa Diandy a travaillé pendant 2 ans dans une direction commerciale d’une entreprise publique avant d’intégrer les médias. Elle fut ensuite la responsable du département esthétique dans une télé à Dakar. Avec son équipe composée de quatre maquilleuses et une styliste, Louisa valide tout ce qui est maquillage, stylisme de plateau et coiffure.
C’est également par passion que Louisa est entrée dans le maquillage. Avec le temps, c’est devenu une profession et depuis 2013, elle exerce. ”J’ai grandi avec cet attrait pour les métiers de la beauté et j’ai eu la chance d’avoir croisé le chemin du réalisateur Papis Niang de Art bi management. C’est lui qui m’a davantage poussée dans le milieu et depuis, je travaille avec énormément d’artistes,” raconte Louisa.
Louisa ne maquille pas uniquement, elle fait également du développement personnel. “Je prends le temps de discuter, de connaitre les goûts et envies de mes clientes et de créer ainsi une relation de confiance ”, affirme-t-elle. La jeune femme tient à ne pas dénaturer ses clientes. “Avec le maquillage, nous devons sublimer la personne et non la dénaturer; et ça, je le tiens de Khady Niang Diakhaté. La découverte de cette femme a été le déclic de mon désir de vouloir m’améliorer sans cesse”, renchérit-elle.
Consciente que son métier sera saturé d’ici quelques petites années, Louisa ambitionne de s’ouvrir à d’autres activités en parallèle de ses prestations de make-up artist. “ Les filles qui vont se lancer dans le maquillage pro que pour des raisons financières vont polluer le marché. Les autres, passionnées, vont continuer de produire de la qualité. Pour ma part, j’ai envie de participer à la professionnalisation du métier tout en m’ouvrant à l’évènementiel, à l’accompagnement et au développement personnel”, termine-t-elle.
Marianne Eva aka Sorafama
Au Sénégal, on ne peut guère parler de beauté et d’esthétique sans citer le complexe Sorafama. A la tête de ce lieu mythique de la beauté, on retrouve une jeune femme au nom de Marianne Eva Diop. Discrète et peu présente dans les médias, Marianne évolue dans le domaine de l’esthétisme depuis 2011. Formée au Maroc puis aux Etats-Unis, elle est spécialisée en maquillage professionnel. “Exercer la profession de make-up artist était pour moi un défi à relever car le métier n’avait pas encore une certaine aura au Sénégal. Il me fallait donc inévitablement atteindre cet objectif et faire rayonner mon métier”, raconte-t-elle.
Rien ne l’a poussée à s’intéresser au maquillage. Elle aime “le beau” c’est tout. “J’adore tout ce qui est beau et qui embellit. Ce métier me fascine encore aujourd’hui”, dit-elle, sourire aux lèvres. Marianne est très fière de voir évoluer le maquillage professionnel à grands pas au Sénégal. “Je me souviens qu’en 2011, lorsque j’allais faire la formation, cela faisait rire certains. Aujourd’hui, ces mêmes personnes nous sollicitent pour nos services. Ce que j’en retiens : seuls le travail et la persévérance paient”, dit-t-elle.
Le business autour du maquillage va encore évoluer dans la prochaine décennie et les professionnels du milieu devront suivre les évolutions du marché : telle est la certitude de Sorafama. “De nouveaux outils naîtront, des produits extraordinaires verront le jour et d’autres cultures seront encore mises en valeur. Il faudra donc innover et suivre la tendance de façon sérieuse”, explique-t-elle. Sorafama sera au rendez-vous car le plus grand rêve de sa fondatrice est d’avoir le plus grand centre de formation en esthétique en Afrique. “Je suis fière de ce que nous avons réalisé aujourd’hui et je n’ai pas encore fini de tracer mon chemin pour encore atteindre d’autres objectifs dans ce domaine si passionnant.” conclut-elle.
Mado Diaw
Ndèye Madeleine Diaw, plus connue sous le nom de Mado Diaw est un visage très connu de la TFM -Télévision Futur Média. Animatrice des rubriques beauté et bien-être de différentes émissions de la station télé – Yewoulene et Quartier Général – Mado est esthéticienne de formation. Mais avant de rentrer dans le monde des médias, elle était secrétaire. “J’ai travaillé pour beaucoup de grandes structures comme le centre aéré de BCEA0 et j’ai battu campagne aux côté de Idrissa Seck dans son parti Rewmi. Ensuite, j’ai senti que je n’étais pas faite pour être derrière un bureau et devant un ordinateur à saisir des lettres et répondre au téléphone. J’ai viré dans l’esthétique”, raconte-t-elle. Mado s’inscrit ainsi dans une formation en esthétique et cosmétologie chez Exo10, une école française à Dakar spécialisée dans les métiers de la beauté. Elle est sortie 2ème de sa promotion et depuis, elle n’a jamais quitté le domaine de la beauté.
En 2010, Mado Diaw fit une rencontre majeure : Khady Niang Diakhaté. “Nous nous sommes rencontrées chez Sokhna Thiam, l’organisatrice de Miss Elite. Nous avons ensuite travaillé ensemble – maquiller les filles pour miss élites ou pour des shootings. “Par rapport à son expérience, je suis restée fan d’elle. Elle fut mon coup de cœur”, raconte-elle. A l’époque, Khady Niang Diakhaté allait rejoindre le Groupe Futur Média et avait identifié le talent de Mado. “La TFM va ouvrir ses portes et j’aurais bien aimé que tu sois à mes côtés pour travailler avec moi, m’avait lancé Khady. Depuis, j’ai travaillé avec elle jusqu’à son départ et maintenant j’occupe son ancien poste : chef maquilleuse de la Télé Futur Média”, ajouta Mado.
Je me suis formée, j’ai travaillé auprès des grands du domaine et j’ai pratiqué sur le terrain.
Le maquillage professionnel est donc un métier que Madeleine Diaw a appris. Elle n’y est pas allée par feeling. “Je me suis formée, j’ai travaillé auprès des grands du domaine et j’ai pratiqué sur le terrain”, affirme avec force la jeune femme. Même si elle est suit les techniques du maquillage artistique, Mado est focalisée sur le maquillage de cérémonie et de plateaux télés.
Sur le métier de maquilleur, Madeleine Diaw mesure nettement l’évolution que le domaine a connu au Sénégal. Elle se rappelle des années 2000 où le maquillage se faisait comme on le sentait à un coup dérisoire : pour 2500 FCFA voire 1000F, vous étiez maquillée. Aujourd’hui, des techniques de maquillage ont vu le jour et pour se maquiller, il faut payer au minimum 10 000 FCFA. “Le domaine a donc fortement changé et tenez-vous bien, c’est à partir de 2010, lorsque Khady Niang est arrivée qu’on a commencé à voir le métier d’un autre œil. Elle faisait beaucoup d’interviews et donnait une autre vision du maquillage. Et tout d’un coup, il n’y avait plus ce complexe à se présenter comme un maquilleur”, raconte-t-elle.
Aujourd’hui, des Sénégalais sont prêts à payer 300-500 000 FCFA pour une formation dans le domaine, tellement ils mesurent à quel point ce métier a de l’avenir sous nos cieux.
D’ici quelques années, Mado est convaincue que le métier de maquilleur sera pleinement ancré dans la conscience des gens. “L’activité est valorisée aujourd’hui mais les Sénégalais sauront davantage que c’est un métier comme les autres. C’est de l’art. De la créativité. Il s’agit quand même de transformer une personne tout en gardant son naturel ou de relever intensément sa beauté. Ce n’est pas rien”, précise-t-elle. La jeune femme indique qu’elle est très souvent sollicitée pour avoir des informations sur des formations en make-up artists. “ Aujourd’hui, des Sénégalais sont prêts à payer 300 à 500 000 FCFA pour une formation dans le domaine, tellement ils savent à quel point ce métier a de l’avenir sous nos cieux”, renchérit-elle.
J’ai envie de former des gens qui auront un jour le temps de dire : j’ai été formée par Mado, une référence dans le domaine.
Pour la suite de son parcours professionnel, Ndèye Madeleine Diaw rêve de créer une grande école d’esthétique et de maquillage professionnel. Comme son mentor Khady Niang, elle veut transmettre ce qu’elle a reçu. “Je rêve de cette grande école pour partager mon métier, mon savoir, la passion que j’ai, le fait de rendre beau les gens, de les transformer, de ressortir le meilleur d’eux… J’ai envie de former des gens qui auront un jour le temps de dire : j’ai été formée par Mado, une référence dans le domaine”, conclut-elle.
Jamal Alhijab by CDD
Déjà à 23 ans, Coumba Diouf Dione étudiante en biologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar était make-up Artist à l’institut Jamal AlHijab. Alors qu’elle n’avait que 13 ans, Coumba s’est découvert un goût pour le maquillage en voyant sa mère se maquiller mais aussi un goût pour l’art, le dessin et tout ce qui relatif à la beauté. Elle commence alors à s’exercer sur ses proches et obtient des retours positifs : « Je me rappelle qu’en 2008, j’avais maquillé ma tante pour son baptême et je lui ai fait son foulard. Elle était tellement contente. Elle répétait à tout le monde que c’était moi qui l’avais maquillé. J’étais tellement fière et tellement heureuse que ça lui plaise » raconte-t-elle, émue.
En grandissant, elle continuait à maquiller ses amies et plus elle est pratiquait, plus cette passion la dévorait : «Je ne pouvais ni arrêter les études ni arrêter le maquillage, alors j’ai allié les deux», dit-elle.
En 2015, après sa licence, elle décide de faire un break et de se concentrer sur le maquillage. Elle pratique au quotidien pour améliorer ses acquis techniques et se perfectionne en s’informant sur ce qui se passe dans son domaine et en suivant sur YouTube, d’autres plateformes et ses makeup artists préférés. Avec cette décision, Coumba compte toucher à tout ce qui tourne autour de la beauté de la femme et surtout de la femme voilée.
L’on se demande naturellement pourquoi sa spécialisation sur les femmes voilées. “Je maquille toutes les femmes mais la spécialisation pour les femmes voilées m’est venu naturellement”, indique-t-elle. En effet, lorsque Coumba a décidé de se lancer dans le maquillage, elle avait remarqué qu’il n’y avait pas d’espaces beauté qui, en plus du maquillage, proposait des voiles bien faits et une certaine intimité aux femmes voilées. Elle a donc décidé de répondre à ce besoin. Aujourd’hui dans son salon, elle propose à ses clientes (voilées et non voilées), un espace qui respecte l’intimité de leurs corps et cheveux ainsi que des voiles adaptés et stylés pour celles qui en ont besoin.
Sa valeur ajoutée par rapport à la concurrence, c’est son souci du détail. “Lorsqu’une mariée arrive chez elle, tout le monde va la regarder et beaucoup se demanderont qui l’a maquillé. Je la veux donc parfaite et je dois tout gérer. Même lorsque sa tenue présente un défaut, je lui propose un tailleur. Je traque tous les petits défauts”, précise-t-elle.
Et pourquoi pas une filière en maquillage dans le cursus scolaire ? Il s’agit d’un métier comme un autre.
Pour ce qui est de l’avenir du maquillage professionnel au Sénégal, Coumba croit fortement qu’il est nécessaire que les structures qui embauchent dans le domaine de la beauté choisissent différents profils de maquilleurs. La jeune détaille son propos en indiquant qu’il faut bien sûr recruter des maquilleurs diplômés mais il faut également donner la chance à ceux et celles qui ont du talent et qui n’ont pas les moyens de se payer une formation ou de se lancer. La jeune femme renchérit en précisant que cette ouverture à adopter dans le recrutement est primordiale dans un Sénégal où quand on a pas de salon ou de local, on est méprisé et pas respecté. On renvoie l’image d’une personne non professionnelle et pas assez talentueuse alors que parfois, les personnes dans ces cas sont plus douées que celles qui disposent d’un local.
De plus, avec l’expansion du domaine de la beauté et cosmétique au Sénégal, Coumba Diouf Dione soutient la nécessité d’avoir plus d’écoles reconnues par l’Etat et dédiées à l’art au maquillage. “Et pourquoi pas une filière en maquillage dans le cursus scolaire ? Il s’agit d’un métier comme un autre”, dit-elle, sur un ton ferme.
Et même s’il y a des marques africaines de maquillage, les prix restent quand même élevés pour certaines femmes.
A long terme, la make-up artist rêve de créer sa propre marque de maquillage dédiée aux femmes africaines. Une ligne de produits de qualité à des prix accessibles pour une grande majorité de femmes. “Et même s’il y a des marques africaines de maquillage, les prix restent quand même élevés pour certaines femmes”, soutient Coumba. Son ambition est donc de permettre à ces femmes de se sentir belle sans se ruiner avec des produits de qualité. “Il est urgent de trouver un juste milieu” termine-t-elle.
Make-up By Yady
Yaye Khady Touré plus connue sous le nom de Yady est une make-up artist. Esthéticienne de formation et diplômée en 2014, elle décide en 2015 de se lancer définitivement au maquillage, un métier qu’elle a embrassé depuis son jeune âge. « Au début, j’exerçais dans ma chambre, par passion. Et en 2012 déjà, je maquillais mes proches avec mes propres produits makeup et ils ont vu que j’avais du talent. J’ai ainsi commencé à avoir de plus en plus de demandes”, raconte-telle.
Avec les nombreuses sollicitations, Yady décide de facturer ses prestations. Elle fait du maquillage son travail. Avec l’argent qu’elle gagnait, elle s’achetait de nouveaux matériels de makeup et avec l’aide de sa famille, elle arrive à aménager un salon de maquillage.
« Au début c’était difficile. Moi je suis de nature timide, parler devant les gens, faire avec les différents caractères, c’était pas du tout évident mais j’y suis arrivée », dit-elle.
On arrivera à un moment où il y aura un make-up artist par quartier.
Depuis son salon de maquillage, Yady est consciente que pour se démarquer dans ce nouveau métier prisé, il faut de la passion, de la pratique, beaucoup de travail et une touche personnelle car selon elle, le talent seul ne suffit pas.
La jeune femme ne se fait tout de même pas d’illusion sur la possibilité de vivre du maquillage à temps plein. « On arrivera à un moment où il y aura un make-up artist par quartier. De plus, les filles se maquillent de plus en plus elles-mêmes », dit-elle, avec lucidité. Selon elle, pour continuer à exercer, il faut allier le travail de maquilleuse avec une autre activité, être une «touche à tout». Bien sûr qu’elle continuera à maquiller. « J’adore faire ça» termine-t-elle avec le sourire.
Dans un futur proche, Makeup by Yady prévoit d’ouvrir un espace plus grand. Et à long terme, elle aimerait avoir une maison de beauté à l’image de Shalimar Couture de Diouma Dieng Diakhaté.
Betty Fall
Betty Fall est make-up artist, styliste, modéliste et créatrice de bijoux, vêtement et accessoires. Styliste diplômée, formée par Oumou Sy, l’une des référence dans le domaine de la mode en Afrique, Betty a construit son richissime parcours dans le milieu de la mode, de la publicité et du cinéma au Sénégal.
Si la jeune femme a mis en stand-by la mode au profit du maquillage c’est avant tout pour suivre sa passion première et s’exprimer pleinement. Ayant pratiqué l’art et la danse, le maquillage a toujours eu une place importante dans ses différentes activités : elle était toujours impressionnée par le maquillage sur les danseuses ou sur les mannequins ou encore le maquillage dans les films d’effets spéciaux qu’elle regardait souvent. Avec son métier de styliste et dans les défilés où elle participait, Betty ne se privait pas du plaisir de maquiller ses modèles même si elle ne connaissait pas encore toutes les techniques à l’époque.
En 2014, après 4 ans d’auto-formation, elle se lance officiellement dans le maquillage professionnel. « Je me considère comme une maquilleuse professionnelle parce que le professionnalisme n’est pas réservé qu’aux sortants des grandes écoles de maquillage. Dans ce métier, quand on a le souci du détail, de la rigueur et de la détermination, on devient professionnel. De plus, tout le monde n’a pas la chance et les moyens de faire une école de maquillage alors je me suis auto-formée en profondeur », détaille-t-elle.
Par ailleurs, la jeune femme a eu la chance de rencontrer des make-up artists travaillant avec de grandes marques de cosmétique comme Makeup forever, Dior, Yves Saint-Laurent ou encore Chanel. Des professionnels du métier avec qui elle a noué des amitiés et qui l’ont aidée à apprendre les indispensables sur le maquillage.
Sa force par rapport à la concurrence, c’est le fait de s’intéresser à certaines techniques de maquillage peu connues et provenant de différents pays du monde entier. “Les petits gestes et techniques que peuvent avoir une maquilleuse russe, marocaine, française, ivoirienne m’intéressent fortement. Je les observe et quand ça me plait, je les adapte à ma manière”, précise-t-elle. Cette force, elle est aussi dans sa connaissance assez fine des types de peaux qu’elle manipule au quotidien car pour Betty, maquiller une cliente, c’est savoir de manière précise, quels produits et accessoires de maquillage utiliser sur sa peau sans causer de dégâts.
Sur l’avenir du maquillage professionnel dans les prochaines années, Betty est consciente que son métier de maquilleuse évolue extrêmement vite. Elle le compare à la vitesse d’un TGV et espère être dans le bon wagon où elle pourra faire partie de ceux et celles qui auront la capacité de suivre, d’apprendre et de foncer avec l’évolution de ce domaine
Ass Malick Faye
Ass Malick est l’un des rares hommes à exercer le métier de make-up artist au Sénégal. Il est jeune, frais, passionné et fier de ce pourquoi il se lève tous les matins. Sénégalais, originaire de la ville de Kaolack, Ass Malick Faye part à Dakar pour tenter sa chance dans le domaine de la beauté. Il y fit une rencontre majeure. (Re) découvrez la suite de son parcours dans la vidéo ci-dessous.
Voilà donc les 15 profils que nous avons sélectionnés parmi les talents qui font vivre le monde du maquillage au Sénégal.
Les connaissez-vous ? Et selon vous, qui sont ceux qui méritent de faire partie de notre liste ?