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La chirurgie esthétique en Afrique : Quelques mots sur une pratique qui gagne du terrain !

La chirurgie esthétique, dépréciée et peu développée autrefois en Afrique, gagne de plus en plus de terrain. Il n’est plus nécessaire de sortir du continent pour refaire sa beauté. De nombreuses cliniques privées ont vu le jour accueillant une clientèle très motivée et désireuse de corriger sur elle ce qu’elle considère comme des défauts. Cet essor de la chirurgie esthétique en Afrique suscite  quelques interrogations. En effet, d’où proviendrait cet attrait grandissant pour ce type d’interventions chirurgicales ? Cet article va tenter d’y répondre. 

Quelques causes du retard de la chirurgie esthétique en Afrique 

On a failli croire qu’une histoire d’amour entre l’Afrique et la chirurgie esthétique était impossible. En effet, nos cultures, nos traditions, l’influence de nos parents conservateurs, la peur du regard des autres, nos standards de beauté, le manque de ressources financières suffisantes et l’absence de cliniques spécialisées sont autant de raisons qui ont retardé l’avènement et l’expansion de la chirurgie esthétique en Afrique. Toutes ces raisons nous ont laissé supposer que le phénomène ne se répandrait pas sous nos cieux. C’était, cependant, sans compter sur la mondialisation et son arme la plus puissante : les réseaux sociaux. 

 

En 2024, il est possible désormais de tenir des conversations sur les interventions chirurgicales sans craindre les jugements. Plusieurs cliniques spécialisées sont créées, plusieurs investisseurs sont intéressés à investir dans le domaine en Afrique et la clientèle est de plus en plus grande. En d’autres termes, l’on peut affirmer avec assurance que l’Afrique est, elle aussi, en train d’investir dans son capital beauté. Liposuccion, BBL, liftings et injections sont désormais des opérations accessibles à de nombreuses couches de la société africaine. 

Les facteurs de l’essor du recours à la chirurgie esthétique en Afrique

Il y a quatre (04) raisons principales qui expliquent ce boom de la chirurgie esthétique sur le continent africain : 

  • Le besoin déjà existant ;
  • La démocratisation de la chirurgie esthétique par les influenceuses et leurs vlogs ;
  • L’implantation de plus en plus de cliniques spécialisées sur le continent ;
  • Des revenus de plus en plus stables et des frais d’interventions moins coûteux.

Le besoin déjà existant

Contrairement à ce qu’on a longtemps pu s’imaginer, l’Afrique est une terre fertile pour l’essor de la chirurgie esthétique. Même sans interventions chirurgicales, il existait des moyens très prisés de changer son physique. 

Le plus célèbre reste la dépigmentation, une pratique dont les dégâts ne sont plus à démontrer. Et ce n’est pas tout ! Pour celles qui n’ont pas les moyens de s’offrir un BBL, il y a d’autres options moins coûteuses. Lorsque la nature ne vous a pas suffisamment dotées de fesses et de hanches, les gélules, sirops, crèmes et suppositoires promettent d’y remédier. 

Les vendeuses de ces produits sont omniprésentes sur les réseaux sociaux tels que TikTok et Instagram. Elles garantissent à leurs clients des transformations spectaculaires, illustrées par des photos avant et après l’utilisation de leurs produits. Bien sûr, ces images sont souvent sans rapport avec le produit vendu et sont parfois même modifiées. Pourtant, toujours plus de femmes franchissent le pas car toutes veulent obtenir le corps de leurs rêves.  Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin et dans bien d’autres pays, ces produits ont pris une place considérable.

Pour celles qui veulent des lèvres pulpeuses et roses et qui n’ont pas accès au botox, il existe des baumes à lèvres “magiques” commercialisés partout sur les réseaux sociaux. Ces solutions ne sont pas les plus permanentes, ni les plus saines mais elles sont largement adoptées sous nos cieux. C’est une preuve qu’il y existe un besoin en chirurgie esthétique. 

A lire aussi : Les standards de beauté en Afrique : quand la société nous pousse aux extrêmes – SETALMAA

De plus, l’aspiration à améliorer l’apparence physique est un trait humain universel, ancré dans les cultures du monde entier. En Afrique, comme ailleurs, les individus cherchent à corriger les imperfections perçues. Ils veulent atteindre les normes de beauté contemporaines et retrouver une confiance en soi altérée. Avec l’omniprésence des médias sociaux et l’influence des célébrités, la pression pour répondre à des normes esthétiques idéalisées est plus forte que jamais.

Démocratisation de la chirurgie esthétique en Afrique par les influenceuses et leurs vlogs

 

Les influenceuses des médias sociaux partagent ouvertement leurs expériences de chirurgie esthétique. Leur transparence et leur accessibilité ont démystifié ces procédures, les rendant plus acceptables et moins stigmatisées par la société. Les vlogs documentant les étapes pré et post-opératoires ont contribué à informer le public sur la chirurgie esthétique, augmentant ainsi sa popularité. Vous en trouverez une multitude sur les plateformes telles que Tiktok, Instagram et même Facebook. 

Nous connaissons l’impact de ces influenceuses beauté et la capacité qu’elles ont à influencer l’opinion publique. Gaelle Taglao, Coach Hammond chic, une grande quantité d’influenceuses, actrices camerounaises et nigérianes sont déjà passées par l’étape du BBL, du blanchiment dentaire ou bien de la chirurgie mammaire. Dans l’audience de ces femmes se trouve une majorité de jeunes femmes âgées en moyenne de 18 à 30 ans. Elles appartiennent à cette génération ouverte d’esprit pour qui la transformation physique est envisageable. C’est cette même tranche de personnes qui n’hésite pas à recourir aux produits grossissants et aux autres options que nous avons citées plus haut. 

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Implantation de nombreuses cliniques spécialisées sur le continent

L’émergence de cliniques spécialisées en chirurgie esthétique en Afrique a suivi la demande croissante pour ces services. Ces établissements offrent des installations modernes et des praticiens qualifiés rassurant les patients potentiels sur la qualité des soins et la sécurité des interventions. La proximité géographique des cliniques réduit également les obstacles logistiques et financiers pour ceux et celles qui cherchent à subir des traitements esthétiques.

Au Bénin par exemple, une clinique de médecine esthétique a vu le jour. On n’y pratique évidemment pas de chirurgie esthétique mais le but de la clinique du Dr Angela Perrin est de corriger les imperfections sur le long terme, au moyen de procédures non chirurgicales. En Côte d’Ivoire, en Tunisie et en Afrique, de nombreuses cliniques accueillent des ressortissants africains. Ces derniers désirent se faire opérer pour retirer leur double menton, diminuer la longueur de leur front ou subir un BBL. Plus nécessaire de se rendre hors du continent pour en bénéficier. 

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Des revenus de plus en plus stables et des frais d’interventions moins coûteux

Avec la croissance économique observée dans de nombreux pays africains, un nombre croissant de personnes bénéficient de revenus stables. Parallèlement, les coûts d’intervention en Afrique sont souvent plus abordables que dans les pays occidentaux, ce qui les rend accessibles à un éventail plus large de la population. Cette combinaison de facteurs économiques et de disponibilité des services a stimulé la demande pour la chirurgie esthétique en Afrique. Par ailleurs, les repats, ces ressortissants africains de retour de la diaspora sont eux aussi enclins à recourir à la chirurgie ou la médecine esthétique car plus ouverts d’esprit.

Quel impact socioculturel sur le continent ?

On ne peut pas accuser la chirurgie esthétique d’être à la base de nouvelles normes de beauté et des perceptions contemporaines de l’esthétique. C’est plutôt l’inverse. Ce sont les nouvelles normes qui poussent les uns et les autres à la chirurgie/médecine esthétique. Désormais, la démocratisation de cette pratique avec des modèles africains n’a fait qu’enraciner dans l’esprit commun, un nouveau type de beauté. Plus le nombre de personnes y ayant recours augmentera, plus cette perception demeurera.

Mais, le problème avec les normes de beauté, c’est qu’elles passent toujours. Et qu’après avoir investi de l’argent pour changer son apparence sur la base de ce qui est à la mode, il se peut que la tendance passée, on se retrouve à moins aimer son nouveau corps.

Par ailleurs, l’accessibilité toujours plus grandissante de la chirurgie et de la médecine esthétique est un frein au développement de l’estime et de la confiance de soi. Pourquoi travailler à accepter son corps quand on peut le transformer à sa guise ? Pourtant, nos enfants ont besoin de représentation réalistes de femmes et d’hommes qui ont accepté d’aimer leur corps. Les personnes qui ne correspondent pas aux normes de beauté idéalisées peuvent se sentir marginalisées. Cela peut entraîner des problèmes psychologiques et émotionnels et ce dès le bas âge.

Et ne l’oublions pas, il y a des risques à recourir aux opérations chirurgicales esthétiques. L’opération BBL est l’une des plus dangereuses d’entre elles et pourtant l’une des grandes raisons du tourisme médical.

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Perspectives d’avenir 

L’évolution future de la chirurgie esthétique en Afrique dépendra de plusieurs facteurs, notamment des tendances économiques, sociales et culturelles. Tout d’abord, la croissance économique et l’augmentation de la classe moyenne pourraient entraîner une plus grande demande de chirurgie esthétiques. Les individus auront plus de ressources financières à consacrer à leur apparence.

Cependant, il est également possible que les attitudes envers la chirurgie esthétique évoluent avec le temps. Une prise de conscience accrue des risques et des implications sociales de la chirurgie esthétique pourrait entraîner une réduction de sa popularité, en particulier parmi les jeunes générations.

En outre, les progrès de la médecine esthétique pourraient rendre les interventions moins invasives, plus abordables et plus accessibles à un plus grand nombre de personnes. 

L’avenir de la chirurgie esthétique en Afrique nous semble difficile à prédire, mais il est clair qu’elle continuera à façonner les normes de beauté, les attitudes sociales et les dynamiques culturelles sur le continent dans les années à venir. Il est essentiel de comprendre ces tendances et leurs implications pour mieux anticiper les défis et les opportunités qui se présentent et y sont liées.

 

Correspondre aux standards de beauté et aux normes esthétiques contemporaines a toujours été l’objet de passions. Au fur et à mesure que le temps passe, les techniques  se diversifient afin de corriger les défauts physiques trop gênants. Ce qui peut être une bonne chose mais l’abus en tout nuit. La chirurgie esthétique présente de nombreux risques qu’il est important de comprendre avant de se lancer. De plus en plus d’influenceuses optent d’ailleurs pour la transparence. Elles n’hésitent pas à révéler les faces cachées de toutes ces opérations : risques et inconvénients. Les connaître est impératif quand on envisage d’opter pour la chirurgie esthétique.

 

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