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Le budget beauté d’une femme africaine au revenu moyen

La beauté et les cosmétiques occupent une place importante dans la vie quotidienne de nombreuses femmes africaines, et cela se reflète dans leurs budget beauté. Pour une femme au revenu moyen vivant au Bénin, au Sénégal ou en France, le budget consacré à la beauté peut varier considérablement en fonction de divers facteurs, tels que les préférences personnelles, les tendances culturelles et les exigences du climat local. Selon une étude menée par Sétalmaa, le marché de la beauté en Afrique francophone subsaharienne est en pleine expansion, avec des consommatrices qui ont des attentes et des habitudes de consommation variées selon leur statut social. Vous l’aurez compris. Dans notre article du jour, nous parlerons du budget beauté d’une femme africaine au revenu moyen.      

Les femmes ont un budget beauté

Beaucoup de femmes conçoivent un budget beauté. Cette habitude consiste à lister toutes les sources de revenus fixes, comme le salaire ou les allocations, et d’estimer les revenus variables. Les beauté et les cosmétiques constituent des dépenses secondaires qui peuvent prendre ou non beaucoup de place dans les dépenses d’une femme. C’est toujours une bonne idée de les prévoir à l’avance et de fixer un montant qui y sera alloué. Coiffure, parfums, cosmétiques, soins capillaires, bien être. Tout cela a un prix ! Mais comment font les femmes pour organiser leurs finances ? Et de quoi dépend cette organisation ?

Des besoins divers et variés

La diversité des besoins des femmes en Afrique francophone en matière de cosmétiques et de beauté n’est pas à démontrer. Le premier point qui justifie cette diversité, ce sont les besoins qui varient d’une femme à l’autre. Par exemple, une femme qui souffre d’acné ne peut pas avoir les mêmes besoins qu’une femme qui a des problèmes de datres. Il en est de même pour les femmes qui ont des cheveux secs et celles qui ont un cuir chevelu saturé de sébum.

Les allergies en matière d’ingrédients ou de senteurs, la fréquence d’utilisation des produits, sont aussi des facteurs déterminants. En gros, les préoccupations spécifiques telles que celles que nous venons d’évoquer sont des facteurs clés dont dépendent l’établissement d’un budget beauté. Ainsi donc, une femme peut se retrouver à dépenser toujours plus que sa consœur. 

Des envies nombreuses

La beauté en Afrique francophone n’est pas seulement une question de produits; elle englobe également les services que l’on peut obtenir dans les salons de coiffure ou espaces bien-être de milieu de gamme dans les capitales africaines. Évidemment, beaucoup de décisions d’achats et de choix dépendent des envies. Ainsi donc, au lieu de passer elles même du temps à effectuer leur soins capillaires, certaines femmes se rendront dans des instituts spécialisés. Au-delà de l’achat de produits cosmétiques, il y a cette envie de passer entre les mains d’un professionnel pour vivre un bon moment, pour gagner du temps ou tout simplement pour bénéficier de l’expertise d’une personne avisée. Dans ce cas, les frais seront probablement plus élevés que si les soins s’effectuent de façon autonome chez soi.

De même, lorsqu’on s’aventure dans le domaine de la parfumerie, il n’est pas rare de voir des femmes effectuer des achats non par routine mais par envie d’essayer de nouvelles odeurs. Un bon dupe ZARA est moins coûteux qu’un original de Lancôme. Mais par envie, certaines femmes pourraient investir dans la version originale de leurs senteurs préférées. Parfois, il est aussi question d’odeur et d’ingrédients. Beaucoup de parfums contiennent de la vanille ou du musc. Lorsque l’on ne préfère pas ces actifs, on se tourne vers des marques qui proposent d’autres senteurs et cela peut revenir plus cher.

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Les revenus

L’industrie de la beauté en Afrique francophone est marquée par une classe moyenne en croissance rapide et des tendances d’urbanisation, qui alimentent la demande pour des produits cosmétiques diversifiés et de qualité. En vérité, plus les revenus sont nombreux, plus il y a de chances pour les femmes de se tourner vers des marques d’une gamme supérieure.

L’émancipation économique et sociale de plus en plus de femmes en Afrique francophone influence leurs habitudes d’achat. Avec une présence croissante dans la sphère professionnelle, elles aspirent à des produits de beauté qui sont à la fois pratiques pour un usage quotidien et luxueux. Elles veulent gagner du temps, se relaxer et s’attendent à un excellent résultat. Parfois, pour une raison de praticité, il n’est pas rare de voir des femmes actives opter pour un certain type de coiffures qui dureront plus longtemps mais qui ne nécessitent pas pour autant moins de soins. Les locks en sont un exemple.

Se connaître pour mieux s’organiser

Vous l’aurez compris, le marché de la beauté en Afrique francophone est un mélange vibrant de besoins et de désirs des femmes. C’est aussi une question de revenus, de ressources et parfois de convictions. Pour poursuivre notre article, nous avons discuté avec de nombreuses femmes au Bénin, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Cela nous a permis d’identifier deux types de consommatrices : les minimalistes et les maximalistes. Qui sont-elles et comment dépensent-elles leurs revenus en matière de beauté ? 

Les minimalistes

Qui sont les minimalistes ? Ce sont des femmes qui en matière de cosmétiques se distinguent par une approche simple. Elles privilégient une routine naturelle et moins coûteuse.

Les minimalistes que nous avons rencontrées ne sont pas de grandes fans de maquillage. Lorsqu’elles en portent, il est très léger. Elles assument leurs cheveux naturels et utilisent des produits naturels comme les beurres pour les nourrir au quotidien. La femme minimaliste est parfois consciente de l’impact environnemental et social que sa consommation a sur l’industrie cosmétique. Sa beauté réside avant tout dans son assurance et son bien-être intérieur. Elle se sent belle dans sa peau, sans avoir besoin de se conformer aux standards de beauté irréalistes. 

Coumba se définit comme étant une minimaliste. Cette jeune femme âgée de 24 ans, voilée et vivant au Sénégal nous a confié ceci:  “ Je n’utilise presque aucun produit de beauté (soin, embellissement). Je me nettoie avec un savon dont les 500g me coûtent 2000fr et qui dure 6 mois. Je n’utilise rien après le nettoyage. Pas de maquillage, ni de déo et de vernis. Mes cheveux sont lavés avec de l’argile blanche (100fcfa par mois) et du gombo (100fr par semaine) et préservés avec une mixture grasse de mon village.” A la question de savoir les raisons de cette faible consommation, elle nous a répondu qu’elle ne voyait pas l’intérêt de faire beaucoup de dépenses en matière de cosmétiques. “ Mon approche est toujours intentionnelle. Je m’adapte au climat, à mon cycle menstruel, à mes humeurs. Je ne crois pas en la pertinence d’une routine de soin quotidienne monotone.”

Nous avons également discuté avec Béla. La jeune Maman vivant au Bénin n’a pas hésité à nous renseigner avec exactitude sur ses dépenses beauté :  “ En ce qui concerne la coiffure je dépense 10 000 à 12000 FCFA par mois en fonction de la coiffure. Pour le corps j’utilise une crème hydratante assez connue qui coûte 5000 FCFA. Je suis aussi friande d’un savon fait à base de miel, cacao, banane beurre de karité, curcuma, noix de coco. C’est à 2000 FCFA et il peut tenir un mois entier. Je n’ai pas de routine skincare et je ne me parfume presque pas.” 

Notre dernière minimaliste s’appelle Audrey. Elle est journaliste dans un média ivoirien de la place. “ Je ne dépense pas en produit de skincare routine car je suis de ceux qui ont une belle peau sans efforts et je ne crois pas que ce soit utile. Mon savon coûte à peine 200 FCFA et j’en achète deux par mois. En matière de parfums, je ne dépense pas assez. De la pierre d’alun contre la transpiration et du musc blanc qui coute moins de 3000 FCFA par mois.  Pour ma peau, je me procure un kilo de beurre de cacao. C’est parti pour 6 mois d’utilisation avec ma famille.”

Si l’un de ces profils vous parle, c’est peut-être que vous êtes minimaliste. Votre budget beauté n’explose pas le compteur et ce n’est pas une mauvaise chose. Un mini budget est donc parfois dû à des questions de convictions comme avec Coumba. Aussi, il peut dépendre de vos moyens ou simplement de vos envies comme avec Béla et Audrey. 

Les maximalistes

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Nous avons également discuté avec Stéphanie, Jolyane et Eliane. Eliane vit au Sénégal, Stephanie est une béninoise résidant en France et Jolyane qui vit au Bénin est aussi béninoise. Si elles n’abusent pas dans leur consommation en produits de beauté, toutes reconnaissent dépenser plus que la majorité des personnes.

Jolyane est une fan de parfum et c’est là que se concentre l’essentiel de son budget beauté. “ Mon budget mensuel pour les cheveux c’est environ 40 000 donc disons que par trimestre je dépense 120 000 FCFA. Pour ma routine skin care j’avoisine les 70 000 FCFA par mois parce que je ne prends rien au Bénin. Quant aux parfums j’en suis à un parfum par trimestre à raison de 90 euros en moyenne pour un flacon de 30ml. Ca doit faire 50 000 FCFA sans compter l’envoi qui s’élève à 60 000 FCFA.”.

Nous lui avons demandé ce qui explique ce budget et elle nous a mentionné deux principales raisons : “ Le besoin de savoir que je m’offre des services et des produits qualitatifs pour mes cheveux et mon corps. Quant aux parfums, c’est vraiment par passion. Lorsque mes revenus augmenteront, ce budget sera plus important à coups sûr ”. Jolyane est l’une de ces femmes africaines qui sont prêtes à investir dans des produits de beauté qui les aident à se sentir bien dans leur peau.

Quant à Eliane, elle a estimé son budget beauté à environ 120 000 FCFA sur deux mois, identifiant ses dépenses skincare comme les plus importantes. Elle a affirmé que lorsque ses revenus augmenteront, elle n’hésitera pas à dépenser plus en beauté. Enfin, nous avons parlé à Stephanie. “ Je suis au moins à 150 euros par mois, soit presque 100 000 FCFA. Actuellement, je suis dans ma phase ou je veux apprendre à me maquiller donc je fais le plein de produits de make-up. Mais je m’en veux car j’ai l’impression d’abuser et de ne le faire que par addiction et non par besoin ! Je peux le dire. Ce budget me ruine. C’est 20 pour cent de mes revenus.”

Comme vous l’avez lu, nous avons discuté avec des maximalistes qui mettent au cœur de leur budget, les produits de soins de la peau. Il existe d’autres femmes, fan de produits capillaires, de maquillage ou de parfumerie de grandes marques. Dans tous les cas, il s’agit de produits choisis pour leur qualité, pour leur marque mais aussi pour leur capacité à répondre aux besoins spécifiques.

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Quelle lecture en faire ?

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Il est difficile de déterminer un chiffre exact pour le budget beauté d’une femme africaine au revenu moyen. En effet, cela dépend de nombreux facteurs individuels. 

Mais, pour les marques locales ou internationales, observer les habitudes de consommation est crucial pour répondre aux besoins des consommatrices. En effet, avec une compréhension approfondie des attentes des femmes africaines et une offre adaptée, le marché de la beauté en Afrique devrait continuer de prospérer et de se diversifier.

Une analyse de la taille et de la part du marché africain des produits de beauté prévoit une croissance significative, estimant la taille du marché à 3,79 milliards de dollars en 2024. Elle pourrait atteindre 5,29 milliards de dollars d’ici 2029. Cette croissance est alimentée par une classe moyenne en expansion rapide et des tendances croissantes à l’urbanisation. Cela indique une augmentation de la consommation de produits de beauté. La digitalisation a également transformé la manière dont les femmes africaines accèdent aux produits de beauté. Les plateformes en ligne offrent une nouvelle avenue pour découvrir et acquérir des cosmétiques, permettant ainsi une plus grande personnalisation. 

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Il y a donc une diversité de profils de femmes. Construire une économie circulaire dynamique et inclusive autour de ces consommatrices est  une nécessité. 

Vous êtes une marque du secteur de la beauté en Afrique ou ailleurs ? Comment envisagez-vous de construire vos offres pour que minimalistes et maximalistes puissent bénéficier du meilleur de vous ? Il est plus que temps d’y penser !

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