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Arrêter la dépigmentation : comment réussir la transition ?

“Khessal”, “tchatcholi”, “bodjou”, “dorot” ou encore “kopakola”, peu importe comment vous l’appelez, la dépigmentation est une réalité en Afrique. Et une réalité ravageuse vu les nombreux dégâts qu’elle a créé et continue de créer sur le continent. Tous les jours, nous croisons des personnes qu’on devine très belles mais qui malheureusement ont la peau brûlée et détruite à cause de l’utilisation de produits blanchissants. Si la proportion de femmes à y avoir recours demeure encore problématique, nous sommes ravis de constater que les sensibilisations portent leurs fruits et que beaucoup d’entre elles désirent arrêter et retrouver leur teint naturel. Néanmoins, s’engager sur ce chemin n’est pas une chose facile. C’est un véritable voyage qui peut durer plusieurs années et auquel beaucoup de femmes renoncent en chemin. La persévérance et la détermination sont de rigueur durant cette période de transition. Mais pas que.

L’article du jour est justement consacré à ce sujet: la transition. Avec une experte des cosmétiques et des soins de la peau noire, nous avons préparé cet article, pour renseigner toutes les femmes qui désirent arrêter la dépigmentation volontaire, sur les pratiques et les gestes à adopter durant cette période de transition.

La dépigmentation, ce qu’on reproche à cette pratique

On connait tous quelqu’un qui a eu recours à la dépigmentation. En effet, le phénomène qui est apparu dans les années 1960 s’est rapidement généralisé pour devenir le problème de santé publique que nous connaissons aujourd’hui. Si on devait faire un état des lieux de la dépigmentation aujourd’hui, on dirait que les techniques de blanchiment se sont quant à elles diversifiées. Produits cosmétiques, injections de corticoïdes, comprimés à base d’hydroquinone, bain aux produits chimiques, tout a déjà été exploré. Fait intéressant : il n’y a pas que les femmes qui ont recours à toutes ces pratiques. Certains hommes aussi se dépigmentent volontairement la peau. Pour quelle raison? Pour correspondre aux standards de beauté lunaires.

arrêter la depigmentation premiere image

Homme, femme, les dégâts sur l’organisme ne dépendent pas du sexe de l’individu qui se dépigmente. Les adeptes de la pratique le savent tout autant que les professionnels de la santé ou n’importe quel autre membre de la société. Pourtant, ça n’en a pas découragé beaucoup. Les ivoiriens ont tendance à dire que les conséquences sont plus parlantes que les conseils. Néanmoins, nous pensons qu’il est important de revenir sur les risques du blanchiment de la peau sur l’organisme. La liste qui va suivre n’est pas exhaustive:

  • les brûlures de la peau et les cicatrices qui en résultent,
  • les allergies qui se manifestent par l’apparition de boutons sur tout le corps, 
  • l’ochronose (noirceur des parties de la peau exposées au soleil), 
  • l’acné fréquente et compliquée,      
  • l’hypertrichose (pilosité anormale sur une partie du corps ou sur sa totalité), 
  • les vergetures à cause de la disparition des fibres élastiques de la peau et de son relâchement,
  • la fragilité de la peau constituant une entrave aux éventuelles interventions chirurgicales, 
  • la dyschromie
  • les odeurs désagréables et le vieillissement prématuré de la peau
  • les risques d’attraper rapidement des furoncles, des mycoses ou même la gale.

Et que dire des risques accrus d’hypertension, de diabète, de cancers, d’insuffisances rénales, et même de problèmes osseux ? Vous avez toutes les raisons d’arrêter de vous décaper la peau car, en plus de mettre votre santé en danger, vous risquez d’être victime de stigmatisation et de faire face au jugement des autres.

Si vous êtes décidés à arrêter, voici ce qu’il faut savoir.

Dépigmentation de la peau: vous devez vous sevrer pour arrêter!

A l’entame de ce billet, nous reconnaissions qu’il était difficile d’arrêter de se dépigmenter. Mais tout part d’un déclic, d’une prise de conscience brusque ou progressive, d’une volonté et décision ferme d’arrêter. Mais alors comment vous y prendre ? Avant d’aborder ce point, parlons des 2 façons d’arrêter la dépigmentation.

Arrêter progressivement

Cette méthode de sevrage est adaptée aux personnes qui ont utilisé des produits à base de corticoïdes. En effet, cette catégorie d’actifs blanchissants a la capacité de pénétrer la peau jusqu’à la circulation sanguine et d’entraîner des complications dans tout l’organisme.

Quand on en utilise beaucoup et de façon soutenue, le corps s’y habitue au point d’en faire une addiction. Un arrêt brutal de corticoïdes pourrait causer de la fatigue, des troubles de l’humeur, des douleurs musculaires et d’autres symptômes.

Arrêter la dépigmentation brusquement

La majorité des personnes se décident à brusquement mettre fin à leur utilisation de produits éclaircissants. C’est souvent suite à une prise de conscience des impacts négatifs des actifs dépigmentants sur la santé. Dès ce moment, il devient impossible pour elles, de recommencer à utiliser ces produits.

Faire sa transition: les conseils de Docteur Prisca Evilsone

Vous l’aurez compris, retrouver une peau naturelle après la dépigmentation, c’est possible. La période de transition est un moment inévitable dès lors qu’on a décidé d’arrêter définitivement avec les produits blanchissants. Ce moment qui peut durer de plusieurs mois à plusieurs années est en fait la période pendant laquelle les mélanocytes retrouvent enfin leur liberté. Ces cellules recommencent alors à sécréter de la mélanine en grande quantité, causant de l’hyperpigmentation. Ce n’est que lorsque cette production de mélanine se régule que la teinte d’origine est retrouvée et que la période de transition prend fin.

Prisca Evilsone, Dr en pharmacie et promotrice de la marque Natur’Derm nous a éclairé sur le sujet. Elle nous explique que la peau dépigmentée est une peau malade qui pour retrouver sa santé a besoin d’être réparée avec patience et amour. Pour cela, elle préconise aux personnes qui entrent en transition d’hydrater, de nourrir et de protéger leur peau. 

Cette nouvelle routine est minimaliste et se compose d’un savon et d’un lait hydratant, d’une crème hydratante pour le visage et d’une crème solaire pour se protéger en journée. Le temps que cette transition prendra dépend du temps qu’aura duré l’utilisation de produits dépigmentants, du type de produits utilisés et des effets qu’ils ont déjà eu sur vous.

Se protéger du soleil

Vous ne pouvez pas entamer une transition sans utiliser régulièrement de crème solaire. Ce produit, nous explique Dr Prisca, sert à limiter les effets de l’hyperpigmentation et à se protéger de l’action du soleil. En effet, exposer sa peau en pleine transition et sans protection au soleil, c’est risquer d’accentuer son hyperpigmentation et limiter les possibilités de la voir s’estomper au fil du temps.

Hydrater et nourrir sa peau: la routine minimaliste recommandée par Prisca

nourrir et hydrater la peau transition et dépigmentation
Crédit: Unsplash

Hydrater et nourrir sa peau suppose l’usage de produits hydratants et nourrissants. En journée, hydratez votre peau à l’aide d’un savon hydratant, d’un lait réparateur ou d’une crème visage hydratante, d’un masque hydratant. Focalisez vous sur ce type de produits. Les soirs, misez sur les beurres et les huiles naturelles pour nourrir votre peau. Natur’Derm est une vraie mine d’or pour ce qui est de dénicher les produits naturels qui feront du bien à votre peau. Cliquez ici pour choper les vôtres.

Votre alimentation doit elle aussi suivre un certain rythme. Buvez beaucoup d’eau car l’hydratation commence de l’intérieur, mangez sain et ayez une bonne hygiène de vie. Vous avez également la possibilité de faire une cure de compléments alimentaires en privilégiant les vitamines C, A et le collagène.

Ce qu’il faut éviter

Dr Prisca a été claire. Certaines pratiques sont à éviter et à bannir pendant la période de transition. Elle nous explique en effet que beaucoup de femmes sont focalisées sur l’obtention de résultats rapidement. D’autres encore n’ont pas complètement renoncer au teint clair et espèrent atteindre un idéal compris entre ce qu’elles étaient pendant leur dépigmentation et leur carnation d’origine. Ces attentes sont même capables de biaiser les soins qu’elles doivent prodiguer à leur peau. Ce n’est plus possible de penser comme ça. La période de transition durera le temps nécessaire. Il faut être patient et constant et surtout être sûr de ce qu’on veut.

La deuxième chose à ne jamais faire pendant la période de transition c’est s’exfolier la peau. Entendez par là qu’il faut éviter les gommages chimiques ou naturels. Dr Prisca nous explique que faire usage de gommage sur la peau l’irrite encore plus qu’elle ne l’est déjà. En effet, une peau dépigmentée est déjà bien fragile, elle ne dispose plus de bactéries protectrices et se retrouve exposée et sans défenses.

Enfin, Prisca est catégorique sur l’usage des produits à base d’acides de fruits et de vitamines C sur la peau. Une peau en transition n’est pas prête pour ce genre de traitement!

Si vous désirez vous faire accompagner pendant cette période, n’hésitez pas à contacter Dr Prisca via ses réseaux sociaux ou sur les comptes de Natur’Derm. La transition pourrait s’avérer plus facile à traverser si vous êtes accompagnée par une professionnelle.

arrêter la dépigmentation conclusion

Si vous êtes passé par la case dépigmentation et que vous êtes resté jusqu’à la fin de cet article, c’est probablement le signe que vous êtes capables d’arrêter. Nous espérons que cet article aura été riche et plein d’enseignements. Lancez-vous et vous, vous ne regretterez pas d’arrêter la dépigmentation.

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